La vulnérabilité



J’aime lire des gens comme Oriah Mountain Dreamer. Elle conte l'ordinaire de manière extraordinaire. Oriah n'a pas peur de se dévoiler ni d'offrir le meilleur d'elle-même. Elle possède un don précieux : celui de nous faire comprendre l'importance d'être honnête envers nous-mêmes. Oriah nous enseigne à ne pas avoir peur de nous exposer avec nos forces et nos faiblesses. La vulnérabilité est sa force.




Dans son journal l’Appel, elle raconte son changement de perspective lors d'une chute de pression. Oriah découvre que c'est par l’acceptation du corps et de ses limites qu'elle reconnecte à elle-même. Oriah souffre du Syndrome de Fatigue chronique. Cela l'empêche de vaquer à ses occupations quelquefois et elle se sert de ce malaise pour la méditation. Par cette maladie, elle réapprend la lenteur et l'importance d’être simplement là. La fatigue devient son objet d'attention.

Colette Portelance, psychothérapeute et auteure de plusieurs essais psychologiques médite également sur sa vulnérabilité, la fibromyalgie, pour rétablir le lien entre le corps et l’esprit.

Le corps communique. La souffrance nous signifie ce qui ne va pas et le bien-être, la santé. Cela va de soi, mais hélas, nous sommes nombreux à ignorer les signaux. La douleur peut être présente depuis un sacré bout de temps avant que nous demandions de l'aide et lorsque la débâcle arrive, nous sommes souvent surpris!

Nous vivons dans un monde de performance où les idées de pousser la « machine » sont récurrentes. Généralement, il est plus socialement acceptable d'en faire trop que pas assez.

J'ai vécu une dépression qui m'a laissé quelques séquelles. Depuis plus de 20 ans, je me bats avec l'anxiété. Parfois, je dois m'arrêter. Reprendre mon souffle. Sortir quelques minutes ou demander une pause. Cette fuite étrangement me permet de faire le point. Par elle, je réapprends à apprécier les moments de solitude. Ces temps où la fatigue et la peur se font encore plus ressentir, je les passe avec moi-même. Je les vois comme des moments de réconciliation. La maladie est là pour me rappeler que mon corps est un véhicule très important et j’avoue que sans ces handicaps, j’aurais probablement choisi de le nier.

Pendant très longtemps, j'ai caché cette faiblesse à mon cercle et ce n'est que depuis quelques années que j'arrive à le verbaliser. Étonnamment, depuis que je m'ouvre sur le sujet, je retrouve un peu plus d'énergie toutefois, je n'ai pas le contrôle sur la fatigue et la peur. C'est comme un entretien durant lequel j'en apprends tout le temps sur mes résistances et aussi sur mon ouverture à voir la maladie autrement.

J'apprends par ma vulnérabilité à m'abandonner.

Metta

Michèle Rhéaume, méditante et consultante

Références:

Oriah Mountain Dreamer conteuse et femme-médecine de Toronto, auteure de « l'Appel », Éditions             Libre Expression, août 2004
Colette Portelance psychothérapeute et Directrice du Centre de Relation d'Aide de Montréal,                   auteure de nombreux livres portant sur la croissance personnelle.



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